Une ville où l’on enseigne
À l’instar des soins de santé, du logement et du travail, l’enseignement est un droit fondamental. Les autorités ont donc le devoir de garantir un enseignement de qualité à tout le monde, sans seuils financiers ou autres. Et l’enseignement doit être émancipatoire. Grâce à l’enseignement, nous devons préparer nos enfants à la société de demain et même les préparer à changer la société d’aujourd’hui. L’enseignement doit découvrir et développer les talents de nos enfants, parfaire leurs connaissances afin de comprendre le monde, les rendre critiques et résistants afin de pouvoir rendre ce monde meilleur, stimuler leur créativité et leur inventivité afin de faire face aux défis de demain. L’enseignement doit être le levier de l’émancipation sociale et de l’égalité. C’est ambitieux, mais nous n’en attendons pas moins !
Ce que nous voulons
Un. Supprimer les barrières financières
- Nous voulons que l’enseignement maternel, primaire et secondaire soit réellement gratuit.
- Nous investirons dans les garderies avant et après les heures de cours pour qu’elles deviennent gratuites et de qualité, avec de l’encadrement et une école des devoirs.
- Nous étendrons la politique de repas sains et gratuits à l'ensemble des écoles du réseau officiel. Cuisiner avec les élèves peut faire partie des cours. L’échange entre cuisines internationales peut également faciliter les rapports entre les élèves, les parents et l’équipe des enseignants.
- Nous lutterons contre la précarité menstruelle en généralisant les distributeurs de serviettes hygiéniques et de tampons gratuits pour les élèves de 5e et 6e primaire et de l’enseignement secondaire.
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Un des meilleurs exemples est celui des garderies. Pour bien des familles, notre enseignement est trop cher. Bien des familles montoises ont des difficultés à honorer les factures scolaires. En 2016, à Charleroi, la résistance des citoyens et de l’opposition politique à l’augmentation du prix des garderies a conduit à leur gratuité. Nous voulons reproduire cette victoire à Mons et obtenir, pour les parents montois, cette même gratuité des garderies.
Par ailleurs, la pauvreté infantile est élevée à Mons et les histoires de boîtes à tartines vides font dresser le poil. Cela peut se résoudre facilement avec des repas sains, nutritifs et gratuits pour tous à l’école, sans stigmatisation des enfants en provenance de familles pauvres. Cela peut d’ailleurs faire partie des cours, afin d’apprendre aux élèves à cuisiner. L’échange entre les différentes cultures alimentaires peut également faciliter les liens entre les élèves, les parents et l’équipe scolaire.
Depuis 2020, la Ville de Charleroi a lancé un projet de gratuité des repas aux élèves de maternelle pour lutter contre la précarité alimentaire des enfants. En 2023, 22 écoles bénéficient de ce programme. À Mons, depuis septembre 2021, ce sont 10 écoles communales dans l’enseignement maternel qui bénéficient du même programme avec des repas chauds complets servis gratuitement. C’est une excellente idée que nous voulons généraliser à toutes les écoles de la commune.
En outre, la Fédération des étudiants francophones (FEF) a estimé, en 2019, que 80.000 étudiantes étaient en situation de précarité menstruelle, ce qui signifie qu’elles ont des difficultés à accéder à des produits périodiques pour raisons financières et/ou qu’elles manquent d’accès à des sanitaires, des soins et de l’information sur le cycle menstruel.
Cette situation a poussé citoyens et associations à l’action : deux enseignantes ont concrétisé un projet de distributeurs de protections menstruelles à la Haute École Condorcet et le collectif féministe des Nouvelles Antigone a mené un projet similaire à l’UMons. Nous voulons que la commune de Mons réponde à ce signal fort envoyé par les citoyens et pérennise la lutte contre la précarité menstruelle dès l’enseignement obligatoire en installant des distributeurs gratuits à destination des dernières années de primaire et du secondaire dans toutes les écoles de la commune.
Deux. Augmenter les chances de réussite en diminuant la taille des classes
- Nous réduirons le nombre d'élèves par classe. Nous commencerons à limiter ce nombre à 15 élèves par classe pour le niveau maternel et les 2 premières années du primaire.
- Nous assurerons un pool de remplacement des enseignants pour assurer une bonne continuité des apprentissages des élèves en cas d'absences d'un enseignant mais aussi pour permettre à ces derniers d'avoir une stabilité d'emploi pour une année scolaire complète.
- Nous assurerons une nomination plus rapide comme titulaire des personnes avec désignation temporaire pour améliorer la sécurité de l’emploi des jeunes enseignants.
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Des classes plus petites, cela requiert plus d’enseignants. Il est particulièrement dommage que tant d’enseignants débutants abandonnent rapidement l’enseignement, entre autres, parce qu’ils n’ont aucune sécurité d’emploi. C’est pourquoi il convient de créer un pool de remplaçants à part entière. Les enseignants qui n’ont pas pu être désignés en début d’année scolaire auront droit à la sécurité de l’emploi pour une année scolaire complète et un salaire pour dix mois. Et ce, afin d’éviter qu’ils s’orientent vers un autre emploi et qu’ils ne soient du coup plus disponibles lorsqu’il faut remplacer des profs malades dans le courant de l’année scolaire.
Entre deux remplacements, ils effectueront des tâches pédagogiques dans une école d’ancrage (enseignant auxiliaire, rattrapage, devoirs à domicile…). Le remplacement rapide des enseignants malades réduira considérablement le nombre d’heures de cours perdues.
Aujourd’hui, des élèves encourent parfois du retard parce que certaines matières ne sont pas enseignées pendant un temps assez long. Le pool fournit aux enseignants une sécurité d’emploi et aux élèves la certitude d’avoir cours.
Cette mesure aurait donc un double impact positif : non seulement nous garantissons de meilleures conditions d’apprentissage à nos élèves et de travail à nos enseignants, mais en plus nous luttons contre la pénurie actuelle des membres de l’enseignement.
Trois. Un enseignement qui s’attaque aux inégalités
- Nous lutterons contre l’échec en organisant une aide scolaire pendant les congés, rémunérée et sur base volontaire.
- Nous lèverons l’interdiction de port du voile de sorte que de jeunes enseignantes puissent enfin engager leurs talents.
- Nous augmenterons l’offre de cours de langue des signes.
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Plus de 50.000 élèves ont redoublé dans l’enseignement francophone l’an dernier. C’est dans le Hainaut que la situation est la plus préoccupante. Les solutions proposées par les spécialistes sont limpides : remédiation, enseignement différencié, mixité sociale, plus petit nombre d’élèves par classe, encadrement plus fourni et soutien scolaire. C’est ça que la ville doit mettre en place.
Bref, l’inégalité sociale se traduit aussi par les échecs scolaires. Pour la réduire considérablement une politique radicale et efficace est nécessaire. Nous voulons une école où tous les enfants réussissent, même ceux qui, de par leur situation chez eux, ont plus de difficultés sur le plan social et financier. À l’école, tous les enfants doivent pouvoir bénéficier de l’aide nécessaire, dans de petites classes et avec l’incorporation d’un personnel bien formé, de façon à éviter le redoublement.
Au PTB, nous organisons, depuis plusieurs années et en collaboration avec nos groupes de jeunes, des Boostdays, un système de soutien scolaire gratuit pour aider les élèves en difficulté, dans n’importe quelle matière. Ce système porte ses fruits et confirme qu’une aide personnalisée est la meilleure des solutions pour vaincre l’échec scolaire.
Nous souhaitons donc nous inspirer de ce modèle et l’élargir pour aider massivement tous ceux qui en ont besoin. Nous organiserons une aide scolaire pendant les congés pour les enfants en difficulté. Cette aide sera offerte, sur base volontaire et rémunérée, par les membres du corps enseignant aux élèves qui en feraient la demande.
Un certain nombre de nouvelles enseignantes motivées n’ont pas accès à l’emploi en raison du port du voile. Ce sont des talents qui se perdent de cette manière. L’interdiction du voile doit être levée. Le corps des enseignants doit être un reflet de la population de la ville. Ce sera bon aussi pour le bien-être des enfants dont les racines sont d’ailleurs.
Lutter contre les inégalités, c’est aussi lutter contre les difficultés rencontrées par certaines personnes porteuses de handicap, qu’il soit visible ou non. Nous proposerons donc, en concertation avec les écoles qui le souhaitent, de mettre en place des cours optionnels de langue des signes à destination des étudiants.
Quatre. L’enseignement reste une tâche de l’autorité publique
- Nous ne percevons pas l’enseignement comme un marché concurrentiel entre les divers réseaux. Nous travaillerons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau et nous privilégierons tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau de la ville.
- Nous mettrons dehors la culture managériale d’entreprise imposée et ferons souffler un vent nouveau avec beaucoup plus d’attention pour les gens qui travaillent, quel que soit leur niveau, et où, dans une ambiance d’ouverture, on pourra exprimer ses critiques sans crainte de perdre son emploi ou de subir des représailles.
- Chaque école récupérera un concierge et du personnel d’entretien sous contrat statutaire.
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Au PTB nous voulons lutter contre ces gaspillages en nous attaquant au marché scolaire. Nous voulons développer toutes les initiatives possibles qui tendent à nous diriger vers un réseau d'enseignement unique et public, géré par et pour les citoyens. Nous travaillerons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau et nous privilégierons tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau de la ville.
Depuis un certain temps, l’école a aussi tendance à être gérée comme une entreprise. Et plus encore avec le fait que la grande multinationale de la consultance McKinsey a été désignée comme un acteur important pour remodeler l’enseignement via le Pacte d’excellence, une mesure décriée par les membres du corps enseignant et les organisations syndicales car, bien loin d’aider les écoles et élèves en difficulté, elle sert bien plus à sanctionner les écoles et les enseignants et leur octroie une surcharge de travail administratif injustifiée..
Le PTB est partisan d’un enseignement égalitaire et de qualité, qui doit absolument rester entièrement public.
Cinq. Donner un enseignement pour la tête, le cœur et les mains
- Nous miserons sur une formation polytechnique dans laquelle tout le monde recevra une bonne base de connaissances et compétences générales, scientifiques, techniques, artistiques et sportives.
- L’enseignement artistique à temps partiel sera rendu plus accessible de manière que tous les élèves aient la possibilité de continuer à approfondir leurs talents.
- Nous organiserons des cours de natation dans toutes les écoles communales, et nous permettrons à tous les autres pouvoirs organisateurs d’avoir accès aux infrastructures au besoin. Pour cela, nous réhabiliterons la piscine Jean d’Avesnes en collaboration avec la province, et nous œuvrerons à maintenir nos piscines publiques afin d’en garantir l’accès. Nous assurons également la gratuité de ces cours ainsi que celle du transport aller et retour pour les écoles.
- Nous voulons amener dans les apprentissages plus d'éléments sur la culture populaire, celle de la classe travailleuse, pour comprendre le monde et le système dans lequel nous vivons.
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Depuis des années, la question de l’accès aux piscines est un problème brûlant à Mons. La réouverture de la piscine de Cuesmes a ainsi fait l’objet d’un combat de longue haleine soutenu par les associations montoises et l’opposition, mais il faut aller plus loin, et ne pas se contenter d’ouvrir le marché à des exploitants privés, comme l’a fait la majorité en faisant s’installer l’exploitant Lago près du Grand Large. En Fédération Wallonie-Bruxelles, une circulaire prévoit l’organisation par les établissements scolaires fondamentaux de cours de natation réguliers, une obligation qui n’est souvent pas respectée en raison des difficultés d’accès à un bassin de natation pour les écoles. Pourtant, savoir nager sauve des vies. Mons doit prendre sa part de responsabilité dans ce problème. C’est pourquoi nous voulons travailler en collaboration avec la province pour réhabiliter la piscine Jean d’Avesnes et prévoir la construction d’une nouvelle piscine publique.