Une ville où les jeunes comptent
La jeunesse montoise porte l’avenir de notre ville en elle. Elle n’est pas freinée par la force de l’habitude, par la routine ou par le poids du passé. Ils ont le courage de défier ce qui semble immuable. À Mons, les jeunes ont frappé fort ces dernières années. En manifestant chaque mois pour la justice climatique en 2019 et 2020. Mais aussi, en se mobilisant contre les violences sexuelles qui sévissent aux abords des campus, la privatisation du Plaza Art, le manque d’écoute de la jeunesse durant le Covid, la montée de la présence de l’extrême droite dans la commune ou plus récemment encore contre la réforme du décret paysage. La jeunesse bouge à Mons et veut faire entendre sa voix. Il est grand temps de l’écouter.Nous voulons faire de Mons une ville accueillante et adaptée pour les jeunes qui sont encore à l’école, pour les jeunes qui sont aux études supérieures, mais aussi pour les jeunes travailleurs qui se lancent dans la vie. La première étape, c’est de les écouter et partir de leurs idées et de leur créativité pour transformer la ville.
Ce que nous voulons
Un. Une ville accueillante pour les élèves et étudiants
- Nous organisons du soutien scolaire gratuit toute l’année et particulièrement en période d’examen.
- Nous assurons des repas de bonne qualité et gratuits dans les écoles maternelles, primaires et secondaires. Des fruits doivent être proposés. Nous voulons que les étudiants aient une cantine à prix démocratique.
- Nous voulons des distributeurs de protections hygiéniques gratuites dans les écoles et les établissements d’enseignement supérieur.
- Les élèves et étudiants doivent tous également avoir accès à une connexion internet gratuite. Nous voulons des lieux disponibles à cet effet en soirée et le week-end.
- Nous voulons des kots à prix abordable pour les étudiants. Nous établirons une grille contraignante pour limiter les loyers des kots. Nous voulons des investissements dans des kots publics et notamment dans des kots à projets.
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Concernant le soutien scolaire, beaucoup ont recours à des cours privés, mais beaucoup ne sont pas capables d’en payer. Dans de nombreuses villes, Redfox, le mouvement de jeunes du PTB, organise du soutien scolaire en période d’examen. Chaque année, les jeunes y participent en nombre toujours plus grand. Qu’est-ce que nous proposons ? Un endroit calme où les jeunes peuvent travailler avec la présence de quelques enseignants bénévoles qui peuvent aider au besoin. Nous voulons que la ville organise un soutien scolaire gratuit à l’image de ce que RedFox organise dans tout le pays.
Nous voulons aussi assurer que tous les élèves et étudiants aient accès à une nourriture de qualité et à prix démocratiques à Mons. Avec aussi un accès à des fruits gratuits. Nous poursuivrons les premiers efforts réalisés pour les généraliser à l’ensemble des écoles de la commune. Nous utiliserons les leviers à notre disposition pour également encourager les hautes écoles et universités à s’inscrire dans cette même logique en proposant des repas qualitatifs à bas prix. Dans la même logique, les écoles et établissements d’enseignement supérieur seront munis de distributeurs de protections hygiéniques gratuites.
Tous les élèves n’ont pas accès à une connexion internet à domicile. Par endroits, ils ont accès à des locaux équipés, mais qui ne sont pas ouverts en soirée ou en week-end lorsqu’ils en ont justement besoin. Nous étudierons les possibilités d’élargir par exemple les horaires des bibliothèques et de veiller à ce que les connexions et places soient suffisantes.
Aussi, Mons est la ville où les kots sont les plus chers de Wallonie. Ils sont également très nombreux - bien qu’encore insuffisants, et souvent en mauvais état. Nous voulons éviter que grandisse cet effet d’emballement sur le montant des loyers tout en exigeant un niveau de qualité pour ces logements. Pour ce faire, nous ferons pression sur les différents niveaux de pouvoir pour qu’il y ait des investissements dans des kots publics de qualité et une grille contraignante du montant des loyers, pour le secteur locatif. En attendant, au niveau communal, nos mettons en place un label de qualité (voir le chapitre de notre programme sur le logement).
Les établissements d’enseignement supérieur se développent aux quatre coins de la ville. Pour les étudiants ayant cours sur des sites différents d’une heure à l’autre, à moins de courir, il est souvent impossible d’être à l’heure. Nous mettons en place une offre de transports en communs gratuite entre les différents campus, réfléchie dans le cadre de navettes gratuites dans l’intra-muros et des horaires de cours (voir également le chapitre sur la mobilité).
Par ailleurs, de très nombreux étudiants font tourner l'économie de notre ville en jobbant. Ces emplois précaires sont devenus structurels : de nombreuses enseignes exploitent la détresse économique des jeunes. Nous voulons aider les jeunes à connaître leurs droits. Nous mettons sur pied une maison de l’emploi qui aidera notamment les jeunes dans leurs démarches pour trouver un emploi, mais également pour les informer sur les organisations syndicales ou associations qui peuvent leur venir en aide.
Enfin, nous soutenons le développement de maisons de jeunes : des lieux de rencontres, de loisirs pour les jeunes, mais aussi d’information. Nous y favorisons aussi les échanges et la compréhension avec les étudiants internationaux en soutenant les associations étudiantes et les initiatives interculturelles.
Deux. Une ville agréable et sécurisée pour les jeunes
- En plus des bus gratuits dans l’intra-muros, nous proposons un service de transports en commun adapté aux besoins des jeunes notamment en termes d’amplitude horaire et sécurité.
- Nous développons une communication sur les réseaux à l’intention des jeunes sur 3 angles : 1) Publicités pour les activités organisées par les différentes collectivités de jeunes. 2) Plateforme d’entraide entre jeunes Montois. 3) Plateforme pour encourager les jeunes à donner leur avis sur ce qu’ils veulent, ce dont ils ont besoin à Mons.
- Un sentiment d’insécurité règne parmi la jeunesse montoise. Pour garantir des espaces festifs sécures, les « points violets », comme développés en Espagne, seront présents aux lieux où se concentre la vie nocturne des jeunes, tel que le Marché aux Herbes ou lors des festivités de la ville.
- Nous développons une application pour permettre aux jeunes de signaler s’ils sont en danger ou s’ils ont besoin d’aide.
- Comme toutes les tranches de la population, les jeunes doivent se sentir bien dans l’espace public, y trouver leur place. Ils seront consultés sur leurs besoins. Nous aménagerons l’espace de telle manière qu’ils s’y sentent chez eux, avec des terrains de sport, des bancs, des abris, des sanitaires, des plaines pour les enfants, des fontaines d’eau potable…
- Nous faisons en sorte qu’il y ait de la verdure et des espaces verts dans les quartiers, des endroits où jouer et se défouler.
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Dans les villages de Mons tels que Jemappes ou Cuesmes, l’offre de bus est largement insuffisante et l’amplitude horaire est trop faible. Nous les élargissons afin qu’ils permettent aux jeunes de participer à des activités ou à des sorties en soirée en pouvant ensuite rentrer chez eux, en toute sécurité. Aux abords des arrêts, nous veillerons à ce qu’il y ait davantage de présence humaine, un meilleur éclairage et plus de présence policière. (Voir les chapitres sur la mobilité et la sécurité.)
De nombreux jeunes vivent dans un sentiment d’insécurité dans notre commune. Celui-ci est accentué dans le contexte festif nocturne et se concerne dans certains lieux tels que le Marché aux Herbes et ses rues adjacentes. Afin de pouvoir faire la fête en toute sécurité ou profiter d’un moment paisible entre amis, nous suivons l'excellente expérience du modèle espagnol des « points violets ». Le Point Violet est un service complet contre la violence sexiste. Il s'agit d'un lieu sûr où chacun et chacune peut se rendre, à toute heure du jour ou de la vie nocturne, pour signaler une situation de violence sexiste dans le cadre festif. Ce lieu sert de point de prévention ou d’aide en cas de situation de violences sexistes ou racistes. Tant le personnel de prévention que le personnel de sécurité sont formés pour faire face à toute demande d'aide, d'information ou de soutien. L'objectif est de traiter directement les cas de comportements sexistes ou racistes, mais aussi de les prévenir, de soutenir les victimes et de faire en sorte que les auteurs rendent des comptes. Nous voulons qu’un local soit dédié à cet effet au Marché aux Herbes. Plus largement, lors des événements festifs, une tente colorée en violet sera visiblement installée et suivra ce modèle.
Nous voulons développer deux applications. La première permettra de créer davantage de liens entre : 1) les jeunes et les organisations de jeunes ; 2) les jeunes entre eux et 3) les jeunes et la ville. La deuxième vise à combattre le harcèlement de rue à l’image de « App-Elles » développée à Liège.
Nous créerons des espaces de rencontre pour les jeunes dans chaque quartier (centre et villages de Mons). Ceux-ci méritent d’avoir des espaces de sport et de jeux pour s'entraîner et se défouler, des espaces verts pour se détendre. Le skatepark proche de la piscine du Grand-Large rencontre un franc succès, nous devons multiplier ce type de lieux et ainsi développer l’offre existante. Il est nécessaire qu’à côté d’espaces de foot et de jeu pour ados, une plaine pour les petits soit disponible, ainsi que des espaces pour d’autres sports ou activités, des abris, des sanitaires, des fontaines d’eau… L’aménagement d’un quartier devra faire l’objet d’une discussion avec les jeunes, que nous voyons comme des partenaires pour leur permettre de mieux s’approprier leur espace de vie.
Trois. Une ville accueillante pour les jeunes travailleurs et ouvriers
- Nous voulons que le gouvernement wallon instaure une grille contraignante des loyers grâce à laquelle les prix seront limités à l’aide de critères objectifs, tels la qualité du logement et le nombre de chambres. Dans l’attente de cette grille, nous ferons une promotion active de l’utilisation du calculateur de loyer indicatif (grille des loyers) du Service Public de Wallonie pour qu’elle devienne systématique.
- Nous interpellons la Région Wallonne pour faciliter l’accès aux jeunes aux prêts sociaux pour l’achat d’un logement.
- Nous aidons les jeunes à trouver un emploi dans la commune de Mons en développant une Maison de l’Emploi ayant une expertise sur l'insertion professionnelle des jeunes ainsi qu’une cellule spécifique « jeunes » au Forem.
- Dans notre plan de mobilité, nous facilitons l’accès depuis Mons aux différents zonings industriels de la région.
- Un soutien sera organisé pour les propriétaires modestes qui rencontrent des difficultés à rendre leur logement habitable.
- Au lieu de sous-traiter les missions des agents communaux à des entreprises privées, nous créons des emplois publics à durée indéterminée de qualité, avec l’objectif de former des jeunes.
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Nous voulons faciliter l’accès à un logement aux jeunes en tant que locataire ou propriétaire. D’abord, comme pour les kots, nous voulons une grille contraignante pour limiter les loyers. Nous observons dans certains quartiers des phénomènes de spéculation. Ainsi, dans chaque quartier, un prix maximum sera fixé en fonction de critères objectifs. Nous voulons aussi davantage de logements sociaux. (Voir plus de détails dans le chapitre sur le logement.) Enfin, nous voulons utiliser les leviers disponibles pour encourager la région wallonne à rendre plus accessible à ces jeunes les prêts sociaux pour ceux qui veulent acheter.
Les transports en commun actuels présentent un problème important pour les travailleurs et les ouvriers qui veulent les utiliser. Ils ne desservent pas bien les zonings industriels. Les travailleurs à pause n’ont que rarement la possibilité d’utiliser les transports en commun. Nous adapterons l’offre pour que les jeunes aient plus facilement accès à ces emplois. (Voir le chapitre sur la mobilité.)
S’insérer dans la vie professionnelle est souvent le parcours du combattant. Les jeunes veulent travailler mais ont besoin d’un soutien adapté. Ainsi, nous mettons sur pied sur une maison de l’emploi ayant une expertise sur les premiers emplois des jeunes.
Enfin, la ville de Mons est le plus gros employeur de la commune. Nous inverserons la tendance actuelle qui consiste à externaliser, sous-traiter ou privatiser de plus en plus de missions publiques. En effet, dans les entreprises privées, les contrats précaires deviennent monnaie courante. Au contraire, nous voulons investir dans des emplois de qualité dans les services communaux. Nous voulons donner leurs chances à de nombreux jeunes via des contrats de qualité.
Quatre. Une ville à l’écoute et au service des jeunes et de leurs organisations
- En tant que ville antifasciste, nous encourageons les écoles à soutenir leurs jeunes dans l’organisation des actions et activités liées à ces valeurs, par exemple le 21/03 contre le racisme, le 8/03 contre le sexisme ou le 8/05 contre le fascisme.
- Nous facilitons l’accès aux différentes organisations de jeunes et aux collectifs étudiants à des locaux et du matériel pour leurs activités. Nous mettons ces organisations en avant dans les écoles et via les différents canaux de communication de la ville.
- Nous construisons une salle de fête pour les jeunes dans le centre ville, équipée de matériel sonore et de lumières. Cette salle sera encadrée par des équipes à l’image des « safe ekip » de l’Organisation Représentante des Étudiants de l’UMons, et des « points violets » mis en place en Espagne, ayant pour rôle d’écouter et d’intervenir en cas de problème de harcèlement.
- Nous faisons davantage connaître le Conseil communal des jeunes et des enfants.
- Nous soutenons les maisons de jeunes existantes ainsi qu’Infor’Jeunes via l’engagement d’agents qui peuvent aider les jeunes dans leurs recherches d’emploi et de logement ainsi que l’extension des plages horaires.
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Aujourd’hui, il existe une maison de jeunes dans Mons pour plus de 10 000 jeunes. C’est bien trop peu et témoigne d’un manque d’attention de notre ville à sa jeunesse. Nous voulons encourager leur développement dans chaque quartier et ainsi, créer tant de l’emploi que des possibilités de rencontres, d’expressions et d’activités pour les jeunes Montoises et Montois.
Aussi, comme l’a fait le PTB à Borgerhout, nous voulons des « référents jeunes » dans toute la ville. Il s’agit de jeunes de 16 ans et plus qui prennent une responsabilité en devenant animateur dans leur quartier, en collaboration avec des professionnels. Ils constituent ainsi un relais entre la jeunesse du quartier et les autorités.
Depuis juin 2023, Mons est une ville antifasciste. Les jeunes n’ont pas attendu cette date pour se mobiliser contre l’extrême droite, toutes les formes de discriminations ainsi que pour le climat. Nous voulons aider les jeunes à poursuivre leurs actions contre le racisme et contre le sexisme, ainsi que pour une justice climatique. Nous voulons envoyer un signal aux écoles pour qu’elles soutiennent ce genre de mobilisations. Nous soutenons également de telles actions dans l’espace public.
Cela fait maintenant des années que la ville de Mons n’a plus de salle de fête pour les jeunes. Depuis la fermeture du Waux-Hall, il n’y a pas eu d’alternative. Les salles de fêtes pour les jeunes manquent cruellement et obtenir un local est souvent un parcours du combattant pour les organisations de jeunesse. Nous voulons faciliter l’accès à des locaux adaptés et à du matériel aux organisations et mouvements de jeunes, aussi pour permettre à de nouvelles organisations de se créer. Y compris pour les collectifs étudiants.
Comme tous les citoyens, les jeunes doivent avoir la parole sur la manière de développer la ville. Un projet dans un quartier doit intégrer les jeunes au même titre que les autres habitants. Nous voulons les associer à la réflexion, en allant activement les chercher pour les impliquer. Aujourd’hui, il existe un Conseil Communal des Enfants et un Conseil Communal des Jeunes. Ces initiatives sont trop peu connues des jeunes de la commune. Pourtant, elles ont un potentiel démocratique important que nous voulons saisir et développer à partir des organisations de jeunesses existantes.
Enfin, nous constatons que les jeunes qui entrent dans la vie active n’ont pas toujours le soutien nécessaire pour trouver un logement, pour trouver un emploi ou encore pour certaines procédures administratives. Or c’est un moment-clé de leur vie. Nous voulons que les maisons de jeunes soient renforcées pour pouvoir répondre à ces demandes, avec le soutien d’assistants sociaux.
Cinq. Multiplier les initiatives sportives, festives et culturelles pour la jeunesse
- Nous lançons une « carte culture » pour les jeunes de moins de 25 ans. Cette carte sera utilisable dans les différents lieux culturels de la commune.
- Nous proposons aux maisons de jeunes et aux différentes organisations de jeunes du matériel pour créer du contenu numérique et pour composer de la musique.
- Dans les structures sportives locales, nous sommes attentifs à donner une place aux filles. Spontanément, on voit que ce sont plutôt les garçons qui s’approprient les agoras, etc. C’est important d’organiser aussi des activités pour le public féminin.
- Chaque jeune a le droit d'avoir accès à des infrastructures sportives et une piscine dans son quartier, avec des activités de club, mais aussi un libre accès. Les infrastructures des écoles peuvent par exemple être mises à disposition en soirée ou le week-end en investissant dans du personnel.
- Nous mettons à disposition des jeunes artistes locaux des espaces extérieurs et intérieurs qui leur serviront de lieux de rencontre, afin qu’ils puissent y exercer leur art. C’est indispensable tant pour les graffeurs que pour les artistes de rue en général.
- Lors de festivals ou de festivités communales, les artistes montois sont mis en lumière. Nous organisons avec leur implication des festivités ayant pour but de mettre leurs talents en valeur.
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Plus largement, nous voulons également plus d’initiatives telles que le Pass Cinéville accepté par le Plaza Art, offrant un accès illimité aux salles de cinéma pour 18 euros par mois.
Nous voulons aussi avoir une attention particulière pour les jeunes femmes dans les lieux sportifs. Spontanément, nous constatons que les différents lieux sont plutôt occupés par des garçons. Nous organisons des créneaux avec des activités qui vont attirer un public plutôt féminin.
Enfin, nous voulons aider les maisons de jeunes à s’équiper en matériel pour aider les jeunes à créer du contenu numérique.